Blanca a été chassée de son foyer par les paramilitaires et la guérilla. Elle occupe désormais une baraque en bordure de Bogotá, avec ses trois petits-fils qu’elle élève seule. En pleine crise d’adolescence, Didier, l’aîné, a déjà pris un chemin incertain. Blanca tente de le protéger grâce à ses prières et avec l’aide des “âmes bénies”, tout en veillant sur les deux plus jeunes, John et Camilo, de peur qu’ils ne s’égarent eux aussi. Ce portrait d’une grand-mère qui lutte pour l’avenir des siens est aussi l’histoire des exclus du monde moderne.
“ Toujours placée en des points de passage ingénieux, la caméra souvent fixe et en position basse confère à son quotidien sa pleine mesure, sans misérabilisme ni hiératisme. ” (Charlotte Garson)
Né à Bogotá en 1973, Nicolás Rincón Gille a accompagné, enfant, son père, professeur d’anthropologie, qui rendait visite aux paysans de la campagne colombienne avec ses étudiants. Après des études de cinéma à l’Insas à Bruxelles, il réalise trois films sur un sujet qui le poursuit depuis son enfance, la richesse de la tradition orale colombienne et sa confrontation à la violence. Avec Noche herida (2015), il achève la trilogie Campo hablado, commencée en 2007 avec En lo escondido et poursuivie avec Los Abrazos del río en 2011.