Cultures contemporaines
L'histoire
Le Lieu Unique

L'histoire

L’annexe Ferdinand-Favre est l’une des dernières empreintes architecturales des usines LU, un empire industriel érigé en 1886 par une dynastie de pâtissiers : la famille Lefèvre-Utile. Tout au long du XXe siècle, on y fabriquait des Petit-Beurre et des Paille d’Or. Aujourd’hui, le bâtiment, flanqué de sa tour de 35 mètres, abrite la scène nationale de Nantes : le Lieu Unique.

De 1895 à 1985 : LU, fleuron de l’industrialisation de Nantes

Dès 1895, la biscuiterie nantaise Lefèvre-Utile (LU), célèbre pour son petit beurre, bâtit une usine quai Ferdinand-Favre pour y développer de nouveaux produits. La construction, toute de béton et de métal, est innovante pour l’époque et les deux magnifiques tours d’angle dans un style proche de l'Art nouveau qui viennent s’y ajouter en 1909 en font un bâtiment emblématique de la ville de Nantes.

L’usine marque les débuts de l’industrialisation de la ville de Nantes avec l’arrivée de matériel à la pointe de la technologie dont des machines à vapeur. La success-story de ces biscuits nantais affiche des chiffres à donner le vertige. A grand renfort d’agrandissements, l’usine compte en 1913 une surface de 40 000 mètres carrés, emploie 1 200 ouvrier·ères et produit plus de 20 tonnes de biscuits par jour. Afin de maintenir la qualité luxe recherchée par le fils des fondateurs, l’endroit dispose même d’une laiterie, d’une beurrerie et d’un laboratoire d’analyses, une première dans l’hexagone. Car l’homme est de tous les défis. Si c’est à Louis que l’on doit l’invention du Petit-Beurre LU, c’est aussi lui qui lança en 1905 la célèbre Paille d’Or.

En 1943, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui ravagent Nantes touchent aussi les tours mais ne les détruisent pas complètement. Celles-ci seront décapitées lors de grands travaux en 1972. Celle située à l'ouest est entièrement rasée durant les années 1980 pour laisser la place à un hôtel.

Le reste de l'usine continue de fonctionner jusqu'à ce que la production et les 450 salarié·es qui y travaillent soient transféré·es en 1986 sur le nouveau site de La Haie-Fouassière. L'usine nantaise est alors désaffectée. Ses bâtiments sont alors progressivement détruits et seule l’annexe du quai Ferdinand-Favre demeure.

©Château des ducs de Bretagne & ©Direction du Patrimoine

De 1986 à 1999 : Une biscuiterie reconvertie

En 1986, soit des décennies d’expansion plus tard, LU déplace sa production hors du centre-ville. Ses usines sont alors progressivement détruites et seule l’annexe du quai Ferdinand- Favre demeure.

L’ancienne usine se découvre vite une nouvelle vocation. Les grands espaces désaffectés deviennent le terrain de jeu idéal d’un squat culturel. À partir de 1989, des artistes (dont la compagnie Royal de Luxe) s’approprient la friche et en font un lieu de création atypique. En 1994, elle accueille la quatrième édition du festival Les Allumées. Porté par le CRDC (Centre de Recherche pour le Développement Culturel), scène nationale (et nomade) de Nantes, ce festival accueille pendant six nuits des artistes de grandes villes du monde : Barcelone, Saint-Pétersbourg, Buenos-Aires, Naples, Le Caire… À cette occasion, métamorphosée en un véritable “souk”, la friche revit durant plusieurs nuits dans l’atmosphère chaude d’Egypte.

Jean Blaise, directeur du CRDC, souhaite s’installer durablement sur le site. Il soumet un projet culturel à Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes : il s’agit de créer un lieu où la vie côtoie spontanément l’art, dans ses formes les plus contemporaines, voire “dérangeantes”. Provoquer la rencontre, le frottement des genres, redonner au lieu sa dimension poétique et conviviale, pousser à la curiosité, inclure des espaces de services (bar, restaurant, librairie, crèche, hammam). Telles sont les aspirations des futur·es occupant·es de l’usine.

Convaincue, la ville rachète l’annexe Ferdinand-Favre en 1995. Déclarée site protégé, la friche industrielle échappe de justesse à la démolition et accueille de nouvelles manifestations culturelles du CRDC comme Trafics : Marché de l’art et trafic de spectacles en juin 1996, Cuisines et Performances en juin 1997, et Fin de Siècle : Johannesburg en octobre 1997 ou New York en 1998. La tour LU est reconstruite, l’usine est réhabilitée par l’architecte Patrick Bouchain dans le respect de l’identité industrielle du site. Il en résulte une alchimie particulière, issue du mélange de l’ancien et du nouveau.

 

Depuis 2000 : le Lieu Unique, scène nationale de Nantes

Jean Blaise et toute son équipe inaugurent le Lieu Unique le 30 décembre 1999 lors du festival Fin de Siècle à Nantes, première manifestation de la scène nationale. Cette ouverture est d’abord placée sous le signe du Grenier du Siècle : une double paroi extérieure est conçue par Patrick Bouchain pour recevoir une importante collection d’objets hétéroclites, dons de la population. “Mis en conserve” dans des boîtes en métal, ils vont séjourner un siècle entier dans le Grenier, qui ne s’ouvrira que le premier janvier 2100 à 17h précises. Photo, poupée, lettre d’amour, téléphone portable… : les objets de 11 855 citoyen·nes sont ainsi scellés, contribuant à l’élaboration d’une mémoire géante pour les générations futures.

Dès lors, le Lieu Unique devient un lieu de vie et d’utopie où la convivialité côtoie les formes de création les plus contemporaines, un espace d’exploration artistique, de bouillonnement culturel qui mélange les genres, les cultures et les publics. Le Lieu Unique est internationalement reconnu pour son esprit de curiosité dans les différents domaines de l’art : arts plastiques, théâtre, danse, musique, mais aussi littérature, philosophie et cultures numériques. Également lieu de frottements, le Lieu Unique abrite à coté de ses espaces dédiés à la création un ensemble d’offres : un salon de lecture, un bar, un restaurant, un hammam, une crèche. Un lieu incontournable à expérimenter pour qui veut prendre le pouls de la vie nantaise.

Le Lieu Unique coordonne la Libre Usine, un lieu de répétitions et de création, inaugurée le 4 décembre 2021. Ce nouvel équipement revêt une signification importante, puisqu’il apporte à la scène nationale une capacité de production nouvelle, pour accompagner la naissance des formes artistiques d’aujourd’hui et de demain.

Directions : Jean Blaise (2000-2010), Patrick Gyger (2010-2020) et Eli Commins (2021 à aujourd’hui).

© Nicolas Joubard & David Gallard

Le Lieu Unique c’est chaque année :
— près de 100 représentations de théâtre, de danse, de concerts, de débats, d’ateliers etc.
— plus de 200 jours d’expositions et de résidences d’artistes plasticien·nes, 
— des festivals 
— près de 600 000 personnes qui le fréquentent (dont plus de 150 000 spectateur·ices pour les propositions artistiques)

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