Au lendemain du concert de Matmos, l’excellent festival Soy investit de nouveau le lieu unique. Au programme, les bouleversantes nappes contemplatives du Canadien Tim Hecker et les expérimentations sonores de Tyondai Braxton, ex-leader de Battles.
Après avoir étudié le bruit en milieu urbain pour son doctorat, Tim Hecker s’est fait connaître grâce à une jolie série de disques parus sous les labels Alien8 ou Kranky. Récemment signé par le prestigieux label anglais 4AD, le Canadien publie Love Streams : album crépusculaire enregistré en Islande en compagnie de Kara-Lis Coverdale, l’Icelandic Choir Ensemble, avec la collaboration de Johann Johannsson, et inspiré par les polyphonies du XVe siècle, transposées dans un langage fait de résonances numériques et de synthétiseurs cristallins. Tim Hecker voisine avec les univers de Christian Fennesz ou Keith Fullerton Whitman, il construit une œuvre imposante, compose des mélodies lumineuses, dont la puissance n’est jamais absente, même dans les moments les plus délicats. Tyondai Braxton est un compositeur américain dont le père est parmi les plus illustres jazzmen d’avant-garde. On a découvert Tyondai Braxton au sein du groupe avant-rock Battles. Depuis son départ du groupe, il développe une carrière de compositeur, aussi à l’aise dans ses collaborations avec Mouse on Mars, Bang on a Can, le Kronos Quartet ou Alarm Will Sound qu’en duo avec Philip Glass. Jouissive et obsédante, la musique de Braxton doit autant à Varèse qu’à Autechre.