Cultures contemporaines
1h
12 -22 euros
France
Musique

Xavier Veilhan

SYSTEMA OCCAM

Un spectacle de Xavier Veilhan pour Occam I, pièce pour harpe d’Eliane Radigue Avec subtilité et délicatesse, l’artiste Xavier Veilhan offre un écrin d’une incroyable justesse à une des œuvres maîtresses de la compositrice Eliane Radigue, comme un silencieux prélude qui suspend le temps et permet au spectateur une plongée au cœur du son. 

On connaît Xavier Veilhan épris de la chose musicale. Bouleversé par sa rencontre avec Occam I, une pièce qu’Eliane Radigue composa en 2004, il a imaginé un dispositif qui amène lentement le spectateur vers la vibration intime de la musique de celle qui fut une pionnière des musiques électroniques en restant dans l’ombre de Pierre Henry ou Pierre Schaeffer. En concevant une mise en condition du spectateur à travers une série de petits rituels et de chorégraphies silencieuses, Veilhan propose un moment rare pendant lequel le public peut sentir son corps et son esprit devenir disponibles pour accueillir le son tellurique et vibratoire qui émane des deux archets frottés sur les cordes de la harpe par Rhodry Davies. Généreuse et méditative, SYSTEMA OCCAM est une expérience unique, un moment où deux univers dialoguent en légèreté et fusionnent sans effort apparent. Daniel Caux disait de la musique d’Eliane Radigue qu’elle «plongeait l’auditeur dans un état second, une sorte de rêve éveillé». Xavier Veilhan a réussi le tour de force de matérialiser cet état pour rendre hommage à une œuvre musicale qui semble avoir inventé l’art de l’écoute. 

Avec : David Artaud, Annina Roescheisen, Florian Sumi, Marine Varoquier, François Valenza, Tony Regazzoni et Rhodri Davies à la harpe


 

Interview de Xavier Veilhan

A partir d’ Occam I, une pièce pour harpe solo d’Éliane Radigue, figure majeure de la musique contemporaine, Xavier Veilhan a conçu SYSTEMA OCCAM, œuvre transversale oscillant entre concert, installation et performance avec autant de rigueur que d’élégance.
Quels liens entretenez-vous avec la musique d’Éliane Radigue ? Quelles perspectives vous ouvre-t-elle ? 
Éliane Radigue développe son travail de recherche et de composition avec une détermination et une exigence inflexibles depuis les années 60. Si elle est aujourd’hui très reconnue, elle a dû longtemps subir une forme d’indifférence, le fait d’être une femme ne l’ayant certainement pas aidée à ses débuts... J’ai découvert sa musique grâce à un ami qui m’en avait parlé et j’ai d’abord été confronté à la difficulté de l’écouter en dehors du contexte d’un concert ou d’une diffusion en salle. C’est une musique fondamentalement faite pour être perçue en live, dans des conditions d’écoute optimales. Elle ne se laisse pas facilement appréhender au quotidien. Cette musique produit un effet de loupe, assez vertigineux, donnant le sentiment d’entrer à l’intérieur du son comme on entrerait à l’intérieur d’une matière avec un microscope. Elle n’a aucune dimension illustrative, objective : c’est de la musique en soi, l’équivalent d’une matière première.

Comment le projet de SYSTEMA OCCAM s’est-il concrétisé et suivant quels axes/partis pris s’est-il développé ? 
Je n’ai malheureusement pas pu assister à la création d’ Occam I à Londres en 2011 mais deux personnes de mon équipe y sont allées et sont rentrées enthousiastes. Nous avons ensuite organisé un concert test à l’atelier avec Rhodri Davies, qui est à la fois l’interprète et le dépositaire messager d’Occam I, la pièce ayant été composée spécifiquement pour lui. Ce concert a confirmé ce que nous pressentions. La musique d’Éliane Radigue est très difficile à retranscrire, car elle s’inscrit dans la durée et requiert un silence absolu. De surcroît, Occam I met en relief toutes les qualités vibratiles de la harpe avec une précision extrême au niveau de la texture sonore, ce qui rend indispensable de la jouer dans une salle dotée d’une excellente acoustique. Cela m’a amené à me poser plusieurs questions : comment faire un concert avec cette musique ? Quel cadre et quelles circonstances faut-il générer ? Le cadre et le contexte influent énormément sur la réception d’une oeuvre. J’ai d’emblée eu envie de concevoir quelque chose qui permettrait d’entendre cette musique dans les meilleures conditions possibles — d’où, notamment, le nombre limité de spectateurs — mais qui ne soit pas uniquement un concert – d’où la première partie de SYSTEMA OCCAM, sorte d’installation vivante destinée à entraîner doucement le public dans la musique. Dans ce projet, qui me tient très à coeur, je me vois un peu comme un médiateur entre le public et cette musique, très radicale et très belle. 

Interview menée par Jérôme Provencal

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