Rachel Langlais et Mélanie Loisel incarnent à leurs façons bien particulières l’ébullition de la musique expérimentale française, puisant dans les répertoires traditionnels et les gestes contemporains pour défricher des territoires sonores inédits.
Dans un esprit proche des pianos préparés chers à John Cage, Rachel Langlais, accompagnée d’Antoine Berland et Jean-Baptiste Julien, propose avec Dothe une approche qui décuple les potentialités de l’instrument. Sur scène, trois pianos se font face, accordés et préparés par l’artiste qui y aura glissé différents objets. La musicienne donne ainsi naissance à des mélodies maitrisées et chronométrées, transformées par son travail sur le piano qui se fait esprit fantasque et caisse de résonance de surprenantes mélodies.
Avec Borguefül, Mélanie Loisel convoque l’héritage régional de la Haute-Loire et son patois ancien. En s’accompagnant à la contrebasse, principalement jouée à l’archet, elle matérialise un monde musical invisible, fait de vibrations mélancoliques menant souvent à la transe.