Cultures contemporaines
ENV.1H
12 - 22 €
France

No Land

Olivier Mellano </br> Bagad de Cesson</br> Brendan Perry
Avec No Land, Olivier Mellano propose une œuvre à la croisée des chemins, composée pour un bagad de quarante sonneurs et la voix exceptionnelle de Brendan Perry (Dead Can Dance). Un projet original et ambitieux, à l’image de ce musicien qui, depuis vingt-cinq ans, se montre aussi à l’aise dans les formats pop que dans les grandes échappées contemporaines.

Entretien avec Oliver Mellano

Comment est né le projet No Land ?

Après le triptyque How We Tried..., grand chantier sur lequel j’ai travaillé près de cinq ans, j’ai enchaîné avec MellaNoisEscape, un projet solo pop noise plus direct. Après cette échappée, c’était le bon moment pour replonger dans la composition d’une longue pièce. Le son et la puissance des bagads ont toujours exercé sur moi une certaine fascination. Il y a là une sorte de ferveur martiale, une retenue quasi extatique qui me touche particulièrement. Le côté à la fois rêche et maximaliste du bagad rejoint le type d’énergie parfois mis en œuvre dans mes pièces pour dix-sept guitares électriques. Chaque fois que j’entendais un bagad, j’étais curieux de savoir comment il pourrait sonner avec d’autres harmonies, une autre approche. Il fallait que j’essaie quelque chose.

Quel est le lien de la pièce avec la musique traditionnelle bretonne ?

Je ne suis pas spécialement amateur de musiques traditionnelles et je suis toujours très gêné par tout ce qui prône une identité géographique. Le texte de la pièce est d’ailleurs un hymne anti-identitaire qui célèbre la porosité des mondes et l’infinité des héritages. Le seul lien de cette pièce avec la musique bretonne, ce sont les instruments utilisés et la formation musicale.

Pourquoi le choix de Brendan Perry au chant ?

La musique de Dead Can Dance m’accompagne depuis toujours et je tiens la voix de Brendan Perry pour l’une des plus belles au monde. Une pureté mêlée de rugosité, une profondeur, une largeur, l’impression de survoler la musique tout en en étant au cœur. Nous nous sommes rencontrés lorsque je commençais à réfléchir à cette pièce. Il m’a semblé alors absolument évident que je devais lui proposer d’être la voix de No Land. Nous affinons ensemble quelques détails, notamment de texte et de prosodie, mais je lui livre sa partition déjà composée. Cependant, on pourrait dire qu’il participe, sans le savoir et de manière indirecte, à l’écriture tant j’ai l’impression d’écrire sur mesure sa partie de voix…

Quel lien établissez-vous entre l’écriture pop, l’improvisation et la composition pour des ensembles plus importants ?

Je n’établis aucune hiérarchie entre l’écriture pop et la composition, je les aborde avec le même enthousiasme et la même exigence. Plus j’élargis le champ, plus le centre se précise. Mes différents projets sont poreux, une mélodie d’une session d’improvisation peut être réinjectée dans une pièce symphonique, une pièce pour soprano de La Chair des Anges revisitée avec MellaNoisEscape ou remixée en drone shoegaze... Cette porosité rend la frontière de plus en plus floue entre ce que je voyais auparavant comme des ilots. No Land est sûrement un pas de plus sur cette voie.
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