Cultures contemporaines
1h30
12 -22 euros
France
Musique

La Monte Young Tribute Performance

Étienne Jaumet + Sonic Boom + Céline Wadier

Comme un écho à l’exposition consacrée au Velvet Underground à la Philharmonie de Paris, le lieu unique présente un hommage à la musique de La Monte Young – influence majeure du groupe de John Cale et Lou Reed – avec sur scène un trio inédit et atypique. 

Pour célébrer le père spirituel de la drone musique, on retrouve deux habitués du lieu unique : Peter Kember, aka Sonic Boom, qui fut avec Jason Pierce au sein de Spacemen 3 l’héritier le plus réjouissant du Velvet Underground, et Étienne Jaumet, moitié de Zombie Zombie et spécialiste des claviers hallucinogènes. Ils sont accompagnés par Céline Wadier, chanteuse bercée par Kate Bush autant que par Erik Satie, spécialiste du dhrupad. Ensemble, ils rendent hommage à La Monte Young créateur d’un langage musical, qui deviendra la pierre angulaire de la musique minimaliste (Reich, Glass). Également à l’origine des plus belles pages de l’avant-garde et de la scène conceptuelle américaine aux côtés de Fluxus, Yoko Ono ou Andy Warhol, La Monte Young a activement participé à la démocratisation de la musique indienne aux États-Unis avec Pandit Pran Nath. À travers la musique minimaliste, le drone, le raga indien ou ses projets de Dream House, le travail de La Monte Young est une des œuvres phares de la musique du XXe siècle. 

En coréalisation avec la Philarmonie de Paris

Interview d'Etienne Jaumet

Qu'est-ce qui vous a donné envie de rendre hommage à La Monte Young ? 
La Philharmonie de Paris m'a proposé de faire ce concert et j'ai tout de suite accepté. C'est un artiste qui compte beaucoup pour moi, parce qu'il a repoussé des limites, notamment en naviguant entre plusieurs univers artistiques. Personne ne connaît vraiment sa musique, qui est assez peu jouée. Il n'y a que quelques disques, édités en très peu d'exemplaires... En revanche il est très souvent cité, pour son aura et l'importance de son travail. Il fait de la musique depuis longtemps, il a fondé plusieurs groupes, avec des personnes qui ont compté par la suite (comme John Cale du Velvet Underground ou Terry Riley). Mais on peut aussi comprendre son œuvre à travers sa démarche. 
Pourquoi avoir choisi le musicien Sonic Boom et la chanteuse Céline Wadier pour vous accompagner ? 
Au début je pensais rejouer les œuvres de La Monte Young ou jouer avec des musiciens ayant travaillé avec lui, mais j'ai vite compris que c'était impossible. Au-delà des conditions financières et matérielles qu'il exige, ça me semblait difficile de rejouer ses œuvres telles quelles parce qu'elles sont dans une continuité, elles se répondent les unes aux autres. Certaines sont trop longues ou sont plus proches d'une démarche poétique que de quelque chose d'audible. Dans une de ses œuvres par exemple, il fait entrer un papillon dans la pièce et les spectateurs doivent écouter. Je trouve la démarche magnifique, mais très difficile à rejouer. J'ai plutôt envie de continuer le chemin qu'il a tracé, même si ce n'est pas exactement le même, de rendre accessible sa démarche hors du commun. J'ai donc préféré m'inspirer de lui et de sa recherche pour créer quelque chose de personnel avec d'autres artistes qui représentent des facettes de son œuvre. Sonic Boom a déjà fait des morceaux qui lui rendaient hommage, Céline Wadier est spécialiste du dhrupad, un chant indien. Les recherches de La Monte Young avec le chanteur indien Pandit Pran Nath m'intéressaient beaucoup. Elles lient sa musique plutôt conceptuelle et la musique indienne, dont j'aime le côté méditatif et transcendantal.
Présentez-vous des morceaux inédits ou y a-t-il des emprunts directs à sa musique ? 
J'adapte à ma façon des morceaux qu'il a écrits. Quand j'écoute sa discographie, je ressens une quête, à la fois pour soi-même et pour développer l'oreille des auditeurs. Il y a notamment à New York une œuvre, la Dream House, où chacun peut entrer et rester. Il y a un son en permanence conjugué aux lumières de Marian Zazeela, sa femme, muse et collaboratrice. Elle travaille aussi sur les vibrations, la perception, l'étirement. Je pense que la démarche de La Monte Young est plus de pousser à écouter, à se déplacer dans le lieu pour s'imprégner de cette ambiance. J'ai envie que l'on retrouve dans ce concert cet aspect méditatif et cette invitation à aller au-delà de la note. A saisir l'instant et à se laisser aller à une écoute différente. 

Propos recueillis par Pascaline Vallée

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