Komorebi : ce mot japonais désigne la lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles des arbres. Ici, c’est cette lumière intérieure qui traverse les fêlures : car c’est aux frontières de l'art que l'on trouve parmi les plus belles représentations de mondes intérieurs.
Ces reflets transposent, sans retenue ni barrière, la vision de leurs créateurs. Le miroir qui rend – avec une fidélité toute relative – l'âme des artistes, c'est ce microcosme qu'ils se forgent pour eux-mêmes par leur pratique artistique.
Leur création est libre, spontanée, destinée davantage à eux-mêmes qu'à des hypothétiques spectateurs, surtout dans une société nippone hypernormée. La vie quotidienne et l'art y sont inextricablement mêlés : ils recyclent cultures populaires et savantes, réinterprètent constamment la ville, expriment ouvertement l’intimité.
Ces "réalités fictionnelles" sont marquées par l'obsession et on retrouve dans ces projets "une poétique particulière, un rêve, voire une contestation anarchisante" (Michel Ragon). Ce détournement nous présente une face différente de notre propre société, il permet de créer un autre réel. C'est la reconstruction du monde par des démiurges de l'ordinaire.
Ces territoires du rêve fonctionnent donc comme un lien subtil et ténu avec des endroits d'habitude invisibles, cachés mais essentiels, transformant la réalité pour en faire un passage vers un au-delà qui serait à l'image d'un "en-dedans".
Forget your perfect offering There is a crack in everything That's how the light gets in.
Leonard Cohen - Anthem, 1992
Catalogue de l'exposition en vente en ligne, 26€ : ICI Teaser en langue des signes française [embed]https://youtu.be/p-lgNitvX-Q[/embed]Commissariat :
Mizue Kobayashi et Patrick Gyger
Partenaires :
La Cité, le Centre des Congrès de Nantes
Dans le cadre du colloque « Art, soin, citoyenneté"