La chorégraphe japonaise convoque des fantômes pour parler de la perte d’un être cher. Pour cette conversation avec la mort, qui fait écho à la tradition du théâtre Nô, elle imagine une danse subtile, quasi rituelle.
Depuis presque vingt ans, Kaori Ito déploie une gestuelle hybride, sophistiquée qui mêle son héritage japonais à la danse contemporaine occidentale à travers des pièces intimes, dialoguant avec l’invisible. Dans la continuité de son projet La Parole nochère (2021) – une cabine téléphonique qui permettait d’envoyer un mot à un défunt – l’artiste convie les six interprètes de Chers à rédiger des lettres à leurs absents. Ces récits sont la base de cette création intense et charnelle, où les danseurs évoluent sur le plateau à la manière d’esprits oscillant entre le monde des morts et des vivants.
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