Cultures contemporaines
Entrée libre
France
Exposition

Guy Brunet

Le studio Paravision

Depuis plusieurs années, le lieu unique invite régulièrement des créateurs indisciplinés dont les trajectoires empruntent des chemins sinueux, pour rendre la balade plus belle encore, aux frontières de l’art (Daniel Johnston, Kim Fowley, Charlemagne Palestine, R. Stevie Moore, Calvin Johnson, etc.). Du 13 avril au 29 mai 2016, nous sommes heureux de présenter la première exposition dans une institution française du cinéaste autodidacte Guy Brunet. Artiste cheminant (très) loin des sentiers académiques, aux abords de l’art brut, Guy Brunet est un créateur hautement atypique, encore très peu connu du grand public.

Issu d’une famille d’exploitants de cinéma, Guy Brunet a été immergé très jeune dans l’univers d’Hollywood, qui reste pour lui la référence absolue. Contraint par la vie à ne pouvoir poursuivre d’études et à devenir travailleur manuel, il commence dès les années 60 à écrire ses premiers scénarios (plus de 350 au total) sur des cahiers d’écolier, avant de concrétiser son souhait le plus cher : faire des films ! Sans moyen, sans relation, sans acteur, mais avec une immense culture cinématographique, Guy Brunet crée chez lui un studio de cinéma, le studio Paravision, dans lequel il fabrique ses comédiens/personnages (plus de 700 silhouettes au total – réalisées en carton et scotch – de vamps, acteurs, producteurs, réalisateurs), ses décors (produits à partir d’objets de récupération), ses affiches (peintes à l’acrylique dans le moindre détail, elles peuvent placer un second rôle au premier plan) qu’il met en scène dans un minuscule studio de quelques mètres carrés au fin fond de l’Aveyron, fief familial qu’il ne quitte qu’à de très rares occasions. Tournées en prise directe avec une petite caméra numérique, les scènes et les dialogues sont tous écrits par ses soins et il en résulte un cinéma sans équivalent, d’une poésie étonnante, proche des contes populaires. À Nantes, l’exposition a été conçue pour rendre hommage à ce créateur aussi improbable que prolifique. Déployé au cœur d’un dispositif scénographique spécifique, Guy Brunet réalisateur : Le studio Paravision présentera un ensemble représentatif des réalisations de l’artiste. Les visiteurs déambuleront ainsi dans un parcours – qui devra se regarder comme un film – au milieu de scénarios (écrits à la main et agrémentés d’illustrations), de personnages (silhouettes de Rita Hayworth, Ava Gardner, Humphrey Bogart, etc.), de décors miniatures (Ben Hur en carton ou Le Pont de La Rivière Kwaï en bois de cagettes) et d’affiches très frappantes (Le train sifflera trois fois, Autant en emporte le vent, etc.). Plusieurs de ses films seront aussi projetés : des histoires à rebondissements dans lesquelles Guy Brunet fait tous les rôles, manipule la caméra d’une silhouette en carton à une autre et récite des intrigues inventées. Et si avant de venir à Nantes, vous passez par Viviez ne manquez pas la maison de Guy Brunet avec sa façade repeinte à la gloire du 7e Art !

Commissariat : Mario Del Curto, photographe et Charles Soubeyran, commissaire indépendant 
Exposition organisée en partenariat avec La Collection de l’art brut, l’Association des amis de l’Art brut, les musées du Grand Rodez

Interview des commissaires

« Lorsque je sors de chez moi, c’est un peu comme quand la station Mir redescend sur terre. » Guy Brunet 

Charles Soubeyran et Mario Del Curto nous présentent l’exposition haute en couleur qu’ils ont conçue pour rendre hommage à un créateur aussi improbable que prolifique : Guy Brunet, cinéaste autodidacte réalisant ses films entièrement seul au fin fond de l’Aveyron. Artiste autodidacte cheminant (très) loin des sentiers académiques, aux abords de l’art brut, Guy Brunet est un créateur hautement atypique, encore peu connu du grand public. 

Pouvezvous nous retracer son parcours et nous décrire son univers ? 
Issu d’une famille d’exploitants de cinéma, Guy Brunet a été immergé très jeune dans l’univers de Hollywood, qui reste pour lui la référence absolue. Contraint par la vie à ne pouvoir poursuivre d’études et à devenir travailleur manuel, il a décidé seul, à l’âge de la retraite, de concrétiser son souhait le plus cher : faire des films. Sans moyens, sans relations, sans acteurs, mais avec une immense culture cinématographique, il a entrepris chez lui de créer un studio de cinéma, le studio Paravision, dans lequel il fabrique ses comédiens/personnages (plus de 700 silhouettes d’actrices, d’acteurs, de personnages, etc.) et ses décors, qu’il met en scène dans un minuscule studio de quelques mètres carrés. En outre, il écrit lui-même les scénarios et les dialogues. Il en résulte un cinéma atypique, d’une poésie étonnante, proche du merveilleux des contes populaires.
Quels sont, dans cette oeuvre et cette existence hors norme, les traits qui vous apparaissent les plus remarquables ? 
Dans l’obstination avec laquelle il a entrepris de réaliser son rêve d’être réalisateur de films se révèle sans doute le caractère profond de Guy Brunet. Envers et contre tout, il est devenu ce qu’il voulait être. 
De quoi va se composer l’exposition ? Et quel dispositif imaginez-vous pour la mettre en espace à l’intérieur du lieu unique ? L’exposition présentera un ensemble complet des réalisations de Guy Brunet. Les visiteurs déambuleront dans le Studio Paravision au milieu de ses personnages, ses décors, ses affiches. Ils pourront découvrir l’envers du décor à travers tout le cheminement écrit qui a conduit à la réalisation de cette oeuvre totalement unique dans l’univers du cinéma d’auteur. 

Interview menée par Jérôme Provencal

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