Erwan Keravec

Ce projet est la dernière étape d’une trilogie initiée par Erwan Keravec pour confronter la cornemuse à l’écriture contemporaine. Le virtuose breton emmène cet instrument loin de son territoire culturel d’origine pour en renouveler le son et en bousculer l’usage. Après les solos et les duos voix/cornemuse, Keravec réinvente le quatuor. 

Rares sont les musiciens qui peuvent s’enorgueillir de défendre des racines culturelles tout en construisant un répertoire contemporain. Pour ce troisième volet, Erwan Keravec s’est entouré de Mickaël Cozien au biniou, Erwan Hamon à la bombarde et Guénolé Keravec à la trélombarde. Ce quatuor composé d’instruments emblématiques de la tradition sonnée bretonne se transforme ici en un instrumentarium inédit, d’une puissance sonore renversante, pour s’abandonner à l’écriture de trois compositeurs très différents : Sighicelli, aussi à l’aise avec son groupe Caravaggio que dans son travail de compositeur, va trouver avec un tel quatuor un terrain de jeu à sa mesure ; Wolfgang Mitterer utilise son expérience protéiforme (il compose pour des orgues d’église, travaille avec des musiciens de jazz et écrit pour des dispositifs électroniques) pour pousser les instruments dans leurs retranchements, imposant un jeu physique, dense et réclamant autant de puissance que de finesse ; Susumu Yoshida (ex-élève d’Olivier Messiaen ou Betsy Jolas ) exploite elle toute la richesse harmonique du quatuor pour proposer un nouveau regard sur le son continu. Erwan Keravec affirme avec force et intelligence que la cornemuse est un instrument d’aujourd’hui.