Notre mode d'habiter la planète, nos territoires, nos villes, nos espaces sociaux a été façonné par une volonté de maîtriser et de contrôler la nature par la technique et ce depuis l'époque dite "moderne". Nos paysages en sont transformés, nos lieux de vie pollués. Cette conversation entre la photographe qui a observé le devenir des terres excavées des travaux du « Grand Paris » et le chercheur qui a pensé l’écologie du démantèlement, nous conduit à imaginer des voies de bifurcation de nos infrastructures en assumant cet héritage.
Anne-Marie Filaire est photographe, autrice de pièces radiophoniques diffusées sur France Culture et enseignante à l’Institut d’études politiques de Paris. Son œuvre s’articule autour de la question du paysage et des préoccupations intimes des populations confrontées aux fracas géopolitiques. Terres, sols profonds du Grand Paris a paru en 2020 aux éditions La Découverte.
Diego Landivar est économiste et anthropologue. Il est actuellement titulaire de la chaire "Habiter au prisme des limites planétaires" à l'Institut d'études avancées de Nantes, en partenariat avec l'ENSA, l'AURAN et SCE-KERAN. Ses travaux portent sur la redirection écologique depuis une analyse des infrastructures, des organisations et des pratiques héritées du capitalisme.