De la politique de puissance à la politique de faiblesse

Conférence de Bertrand Badie

Questions de société / Les mardis de l’IEAoLU

Les relations internationales sont traditionnellement étudiées comme un jeu de puissance : telle était bien l’orientation de Hobbes qui voyait les relations entre États comme un « combat de gladiateurs » et tel est bien l’axe majeur d’une discipline qui prit l’essentiel de son essor aux États-Unis après 1945, sous les traits de ce qu’on appelait alors le « power politics ». Pourtant, aujourd’hui, les puissants ne gagnent plus, le « maillon faible » devient déterminant dans le processus de mondialisation, tandis que l’agenda international est construit davantage à l’initiative du petit et du précaire qu’à celle du dominant. Dans un monde où l’hégémonie ne parvient plus à s’exercer et où la plupart des conflits dérivent d’abord de la faiblesse, avant même d’impliquer les puissants, les principes classiques sont défiés. Et si on pouvait interroger les nouvelles relations internationales en fonction d’un nouveau paradigme qui serait celui de la « weakness politics » ?

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