Et si les cartes n’étaient pas seulement des outils pour se repérer, mais aussi des terrains d’exploration artistique, des territoires à rêver, des récits à écrire ?
Une carte donne forme à l’immensité qui nous entoure, elle traduit l’espace en deux dimensions pour nous permettre de comprendre le monde et nous y orienter. Constructions conceptuelles autant qu’objets utilitaires, les cartes sont par essence des créations : elles épousent un savoir sélectif et une perspective particulière. Elles sont des interprétations partielles et partiales du monde, qui laissent entrevoir en filigrane dominations et aspirations. À la croisée du réel et de l’imaginaire, la cartographie conjugue rigueur scientifique et créativité prospective.
Entre art brut, art contemporain et recherches scientifiques, cette exposition réunit une douzaine de projets dont l’usage de la cartographie est autant documentaire que fictif. Pour les chercheur·ses et artistes présenté·es, la carte est un medium pour tracer des récits alternatifs sur l’exil, les crises climatiques ou géopolitiques. Elle est aussi un puissant vecteur d’utopie, capable de modéliser des scénarios inédits pour penser autrement les paysages de demain, notre rapport au vivant ou l’émergence de nouvelles technologies au service du bien commun.
APY Lands, Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire, François Burland, Kate Crawford et Vladan Joler, Ghazel, Michael Golz, Joanie Lemercier, Marie-Claire Messouma Manlanbien, MIT Senseable City Lab, Mathias Poisson, Jean-François Rey, Suzanne Treister, Liam Young.
Eli Commins, directeur du Lieu Unique, Nantes
Patrick Gyger, directeur général de Plateforme 10, Lausanne
Alexandra Müller, directrice du Musée Jules Verne et du projet de la Cité des Imaginaires, Nantes