
Film coup de coeur de la compagnie Das Plateau, il a inspiré leur nouvelle création Un jour sans vent (une Orestie).
Pour que Marianne et Héloïse se rencontrent, il faut passer la mer. Sur une rive, une jeune femme peintre, convoquée par une comtesse qui voudrait qu’elle fasse le portrait de sa fille, afin de l’envoyer au fiancé de cette dernière, un aristocrate italien. Sur l’autre rive, qui borde une île ou un promontoire entouré par l’Atlantique, la promise à peine sortie du couvent, où elle aurait dû passer sa vie si son ainée n’était pas morte. "Filmer l’intime est politique" dit Céline Sciamma qui ne filme pas la contrainte de la domination mais qui déroule son film dans l’intimité, dans la solitude. C’est avec sa chef opératrice, Claire Mathon, qu’elle fait émaner la lumière des actrices, le trajet de la flamme du feu que l’on suit de pièce en pièce et des bougies dehors donne à ce film toute sa beauté. Céline Sciamma envisage ses films comme un langage mais aussi comme des lieux porteurs d’un idéal d’égalité, d’humour et d’amour.
Avec Noémie Merlant, Adèle Haenel, Luàna Bajrami.
Pourquoi avoir choisi ce film ?
Pour le titre qui fait référence immédiatement à notre statue d'Iphigénie qui prend feu.
Pour les mêmes raisons qu'exposent Céline Sciamma qui : place le « regard féminin » au centre de son film : « C'est un enjeu de mise en scène, comment on regarde ces personnages féminins toujours comme des sujets pas comme des objets […] en proposant une autre politique du regard. »
Pour la torsion du film en costumes en choisissant de raconter une histoire qui met en jeu deux héroïnes lesbiennes.
Pour l'occasion de revoir la magnifique Adèle Haenel à l'image qui est aujourd'hui une figure féministe emblématique et bien plus encore.
