Cinéma documentaire / cinéma expérimental

documenter le documentaire

Le cinéma expérimental et le cinéma documentaire ont eu une histoire commune jusqu’à l’apparition du son à la fin des- années 20. Leurs chemins se sont alors séparés. Aujourd’hui, progressivement, ils ont à nouveau trouvé des terrains communs d’expression.
Les trois projections/rencontres proposées par Mire et le lieu unique s’attachent à montrer les différentes manières de construire un film, de façon personnelle ou collective. Comment un film peut-il décrire la façon dont nous voyons notre vie, notre engagement ou notre travail ? Que signifie d’être engagé dans le processus de construction d’un film ?
Nous avons choisi trois oeuvres qui, à travers trois approches différentes, aboutissent à des oeuvres filmiques aussi singulières qu’universelles.

in arbeit / en construction / in the works / lavori in corso de Cinéma copains – (Minze Tummescheit et Arne Hector)
(2012, DigiBeta, 16:9, coul + n&b, 42’)

« Si la société du travail est aujourd’hui en crise, elle le doit en premier lieu à l’extension de la pensée économique à tous les niveaux de l’activité humaine. Rien n’est plus absurde que d’attendre des solutions d’un discours qui dresse un catalogue d’exigences basé sur des prémices purement économiques définissant ce que nous – société, actifs et non actifs – devons faire pour garder notre chère bonne place.
Nous pensons que ceci mène à un cercle vicieux et proposons non pas d’obéir aux apparentes contraintes factuelles mais plutôt de partir de la question de ce que nous souhaitons. En référence à Hannah Arendt qui nous invite à réfléchir sur le sens du statut d’actif, notre point de départ est de questionner le consensus social –
« chaque travail est meilleur que de ne pas travailler du tout » – et de nous poser la question du sens de nos activités. Dans une chaîne d’entretiens trans-européenne, nous tentons de discuter la conception traditionnelle du travail et de montrer des biais coopératifs entre contrainte et sens. »
Extrait de Cinéma copains.

— Mercredi 27 avril à 20h
— entrée libre

les rendez-vous passés

Film Portrait de Jerome Hill
(USA, 1970, 16 mm, coul, son français [Voix Over], 81’)
Projection suivie d’une discussion avec Jean-Michel Bouhours, conservateur en chef au Musée national d’art moderne, département art moderne, Centre Pompidou à Paris, cinéaste expérimental

« Film Portrait de Jerome Hill est une œuvre majeure dans le genre relativement récent du journal filmé, du film autobiographique. Il s’agit d’un genre où le cinéaste travaille avec des images proches de sa propre vie. Au moyen de ces images et de la forme du journal autobiographique, il nous transporte dans le lieu, l’époque, la classe dont il est issu et dans l’univers de sa personnalité. Dans ce cas précis, Jerome Hill nous emmène dans un contexte social spécifiquement américain, mais nous montre aussi ce que le cinéma dépeint le moins – du moins, pas aussi authentiquement que le fait Jerome Hill dans ce film : la vie, les sentiments et le style des classes aisées américaines au début du siècle.
Le film est consacré à la famille de James J. Hill, famille qui contribua à la construction du chemin de fer américain et à l’évolution de Jerome Hill lui-même en tant que jeune homme et artiste.
Comme l’époque dont traite ce film correspond au développement du cinéma comme art récent et au développement du film d’avant-garde comme une forme de cinéma, Film Portrait est aussi un film sur l’art du cinéma, et un film sur le film d’avant-garde. » Jonas Mekas

— Mercredi 24 février à 20h
— entrée libre

Les Champs brûlants de Stefano Canapa et Catherine Libert
(France/Italie, 2010, 74’)
En présence des réalisateurs

En deçà de la grande Histoire du cinéma italien et de sa mort annoncée, il y a l’autre histoire, celle d’un cinéma invisible et résistant, ce cinéma qu’aucune tempête ne pourra anéantir parce qu’il reviendra toujours, libre et spontané, comme les herbes folles le long des chemins de traverse. Les Champs brûlants est le quatrième épisode des Chemins de traverse, road movie cinématographique qui parcourt l’Italie du nord au sud à la recherche d’un cinéma indépendant, considéré comme mort et pourtant bien vivant.
Des ruines du Circo Massimo à Rome, en passant par ses banlieues oubliées, jusqu’aux décombres de Pozzuoli, le film va à la rencontre d’un cinéma de la survivance, celui de Beppe Gaudino et Isabella Sandri.

— Mercredi 16 mars à 20h
— entrée libre

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