Cultures contemporaines
1h05
12 – 22 euors
France
Cie Non Nova / Phia Ménard

Cie Non Nova / Phia Ménard

Belle d’Hier

A la fois jongleuse, performeuse, scénographe et metteuse en scène, Phia Ménard occupe une place hautement singulière au sein de la scène française contemporaine. 

C'est en découvrant en 1991 le spectacle Extraballe de Jérôme Thomas que naît chez Phia Ménard le désir de se former aux arts et en particulier à la jonglerie. Etudiant la danse contemporaine ou le mime, elle fonde en 1998 la compagnie Non Nova. Fruit d’une recherche identitaire longue et complexe, Phia Ménard entame en 2008 un nouveau travail artistique étonnant. Sous le titre I.C.E. (Injonglabilité Complémentaire des Eléments), Phia Ménard a initié à ce jour trois cycles : les Pièces de Glace comme P.P.P. ou Black Monodie, les Pièces de Vent (L’après-midi d’un Foehn ou VORTEX) et enfin les Pièces de l’Eau et de la Vapeur. Belle d’Hier en est le point de départ. Avec cette nouvelle pièce, elle s’attaque à la transformation d’un mythe en posant son regard sur cette phrase transmise de générations en générations : « Un jour, ma fille, tu seras une princesse et tu rencontreras le prince charmant. » Aussi anodine que puisse paraître cette petite phrase, elle n’en est pas moins l’ébauche du mythe hétéro-patriarcal qui voudrait que la femme soit sauvée de ce monde par l’arrivée de l’homme ! Sur le plateau cinq “rageuses” déferont le mythe, allégeant leurs carapaces le temps d’un bal à la poésie débarrassée de mièvrerie. À moins qu’il ne s’agisse d’un champ de bataille. Une fois encore, Phia Ménard se replonge dans des questions de transformations, d’identités, d’images des corps, de la trace du temps, de l’interaction des éléments, de paysage visuel, de manipuler ou être manipulé pour tenter de questionner les codes de nos sociétés.  

Mentions

Avec : Isabelle Bats, Cécile Cozzolino, Géraldine Pochon, Marlène Rostaing et Jeanne Vallauri Coproduction le lieu unique En coréalisation avec Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique Spectacle programmé dans le cadre de TranscenDanse, la biennale de la danse en Loire-Atlantique. Le Conseil régional des Pays de la Loire soutient la tournée de Belle d’Hier en région. Résidence et coproduction : Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie ; la Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Basse Normandie / Cherbourg-Octeville ; le Carré, Scène nationale de Château-Gontier. Coproduction : Festival Montpellier Danse 2015 ; Théâtre de la Ville (Paris) ; le lieu unique, scène nationale de Nantes ; Le Grand T, scène conventionnée de Loire-Atlantique ; Le Quai, Forum des Arts Vivants (Angers) ; Théâtre d’Orléans, scène nationale ; La Criée - Théâtre national de Marseille ; Théâtre Les Treize Arches, scène conventionnée de Brive-la-Gaillarde ; La Verrerie, Pôle National des Arts du Cirque Languedoc-Roussillon (Alès) ; Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire ; Maillon, Théâtre de Strasbourg ; Scène européenne, TJP Centre Dramatique National d’Alsace-Strasbourg ; le Grand R, scène nationale de La Roche-sur-Yon Avec le soutien du Théâtre de Cornouaille, scène nationale de Quimper ; Scène Nationale de Sète et du bassin de Thau ; Le Cratère, scène nationale d’Alès La compagnie Non Nova est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC des Pays de la Loire, le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Conseil Général de Loire-Atlantique et la Ville de Nantes. Elle reçoit le soutien de l’Institut Français et de la Fondation BNP Paribas.

La presse en parle

Homme devenu femme, à la fois jongleuse, performeuse, scénographe et metteure en scène, Phia Ménard occupe une place hautement singulière au sein de la scène française contemporaine. Dans sa nouvelle pièce, Belle d’Hier, elle se confronte avec l’idée de mythe autant qu’avec la matière. _ Depuis 2008, vous avez mis en œuvre un processus de travail baptisé I.C.E. (pour Injonglabilité complémentaire des Eléments) et fondé sur la confrontation créative avec ces deux éléments fondamentaux que sont l’air et l’eau. Après les cycles des Pièces de Glace et des Pièces du Vent, Belle d’Hier inaugure le cycle des Pièces de l’Eau et de la Vapeur. Ce processus de travail se fonde sur le désir de trouver un lien direct avec l’imaginaire du spectateur. Les éléments primaires tels que l’eau et l’air peuvent permettre de créer ce lien, car chacun d’entre nous est en contact quotidien avec eux et en a une perception propre. Chaque spectateur possède a priori la même connaissance que moi de cette matière particulière – ce qui ne serait pas forcément le cas avec un texte ou un objet. J’utilise aussi ces éléments parce qu’ils véhiculent l’idée de la permanence autant que l’idée de la transformation ou de la disparition et les véhiculent de très belle manière. Après le cycle de la glace, qui symbolise la transformation, et le cycle du vent, qui symbolise l’érosion, le cycle de l’eau et de la vapeur éveille les notions de dissolution et d’altération, et amène, par exemple, à se poser des questions comme : de quoi se lave-t-on ? Ou : que devons-nous faire disparaître ? Les pièces de ce nouveau cycle vont aborder très concrètement ces différentes questions et aussi faire sourdre nos propres vapeurs. _ Outre la volonté, récurrente chez vous, de se colleter avec la matière, il y a dans Belle d’Hier une volonté de mettre le mythe en question, et plus précisément le mythe du prince charmant. Que représente ce mythe à vos yeux ? Le mythe du prince charmant évoque d’abord le mythe du sauveur, qui incarne la préservation d’une société patriarcale. C’est évidemment à cet endroit-là que ça m’intéresse d’aller le titiller, de me demander pourquoi une société dit aux petites filles : « Un jour, ton prince viendra », ce qui revient à leur suggérer qu’elles ne sont pas capables de se sauver ou de se construire sans le secours d’un homme. Cela pose plus généralement la question de la place donnée à la femme dans la société. En tant que femme en devenir, je me sens particulièrement concernée par cette question. Née dans le corps d’un homme, j’avais d’une certaine manière le plein pouvoir. Devenue femme, je n’ai, comme les autres femmes, que des résidus de pouvoir. _ Comment traduisez-vous ces questionnements sur le plateau ? Ma première décision a été de m’extraire de la scène et de mettre en place une cellule de résistance, composée de cinq femmes, les cinq interprètes de la pièce, avec lesquelles j’entretiens un dialogue approfondi depuis plusieurs années, notamment sur la question de la féminité. Du point de vue de la dramaturgie (conçue en collaboration étroite avec Jean-Luc Beaujault), il s’agit de mettre ces femmes face au mythe du prince charmant et de leur demander de le détruire, de le déposséder de son pouvoir. Les cinq femmes sur scène se retrouvent ainsi devant un tribunal d’hommes, fait de vêtements congelés, qu’elles vont détruire allègrement. Interview menée par Jérôme Provencal

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