Si la fin du monde arrive, ce sera en musique : c’est ce que semblent défendre chacun à sa façon les Écossais d'Arab Strap et la Galloise Cate Le Bon, dont les derniers albums subliment nos angoisses existentielles. De quoi affronter le monde et ses nuages muni d’un peu plus d’humour, et de beauté.
« Du désespoir et de la noirceur. Mais de façon marrante » : la définition qu’Aidan Moffat donne du dernier album d’Arab Strap, As Days Get Dark, convient largement au duo qu’il forme depuis 1995 avec Malcolm Middleton. Beats avançant vers un (sombre) destin, lueurs de cordes ou de guitares, phrasé évacuant - dans un demi-sourire et une pinte tiède - des lendemains qui déchantent : chez Arab Strap, la condition humaine s’envisage avec grâce et férocité. De son côté, la multi-instrumentiste Cate Le Bon appréhende, avec son sixième album Pompeii, les crises de notre temps comme autant de moyens de brûler pour mieux renaître. À l’image de sa folk synthétique et ondoyante, faussement inquiète, résolument brillante.
__
__