Interprète remarquée au lieu unique dans Hans was Heiri de Zimmermann & de Perrot (2012), Mélissa Von Vépy développe une œuvre personnelle autour de l’aérien. Reliée ici par de nombreux cordages à une structure lourde, cette gracieuse artiste devient marionnette désarticulée.

La lecture de la courte mais complexe nouvelle Sur le théâtre de marionnettes (1810), de Heinrich von Kleist, a inspiré la circassienne et trapéziste Mélissa Von Vépy. Ici, le poète allemand imagine un danseur d’opéra fasciné par les marionnettes, qui, pour lui, seraient le sommet de la virtuosité puisque sans aucune contrainte de gravité.
À la recherche d’un corps qui pourrait incarner la même grâce, Mélissa Von Vépy convoque sur le plateau une femme, bien humaine, en condition de marionnette. Tantôt dompteuse, tantôt domptée, elle nous transporte à l’endroit même de cette contradiction. Sans marionnettiste aux manœuvres, elle se débat pour se hisser, se soulever, en attendant qu’une inversion des charges se produise.
Téméraire et obstinée, Mélissa Von Vépy nous invite à une rêverie sur la disparition de nos pesanteurs, comme une quête tendue vers une danse jubilatoire.
Ici tous les mouvements sont chorégraphiés au millimètre près sur une musique écrite pour le spectacle.
En moins d’une heure, Mélissa Von Vépy prouve en images ce que Heinrich von Kleist disait des fils qui dirigent la marionnette, à savoir qu’ils sont comparables au chemin qui mène à l’âme du danseur.

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Rencontre artistique autour de VieLLeicht, en LSF, mercredi 12 octobre à 14h30 avec Mélissa Von Vépy.
Accès réservé aux spectateurs munis de billets.