L’envers d’une histoire de Mila Turajlić (Serbie-France, 2017)
cinéma documentaire : doc à LU
Une porte condamnée dans un vieil appartement de Belgrade raconte à la fois l’histoire d’une famille et celle d’un pays dans la tourmente. La réalisatrice entame une conversation intime avec sa mère mais la chronique familiale cède vite la place au portrait passionnant d’une femme révolutionnaire et de son combat, relativement isolé, contre les fantômes qui hantent le passé et le présent de la Serbie.
« Je suis née en 1979, j’avais 1 an quand Tito est mort et 11 ans quand Milošević est arrivé au pouvoir, 12 ans quand la guerre en ex-Yougoslavie a commencé, 16 quand elle s’est achevée, 20 ans quand l’OTAN nous a bombardés, 21 quand nous nous sommes finalement débarrassés de Milošević, 24 lorsque notre Premier Ministre a été assassiné, et aujourd’hui, à 39 ans, je veux parler de mon pays, d’un point de vue très personnel, et d’un point de départ très précis : l’endroit où je vis. » Mila Turajlic
« Ce fascinant huis-clos captive particulièrement par le dialogue entre la mère et la fille autour de la naissance d’une nation indépendante, la Serbie, et d’une identité fracturée par les sursauts de l’Histoire. L’héroïne, c’est bien sûr Srbijanka, figure de proue de la résistance contre le régime de Slobodan Milošević et secrétaire d’état du premier gouvernement démocratique (…) Peuplé de fantômes, tour à tour bruyant, calme, l’appartement reste un personnage à part entière (…) symbolisé par l’hypothétique réouverture des deux portes fermées depuis soixante-dix ans… »
(Emmanuelle Skyvington – Télérama)
_
Projection suivie d’une discussion avec Carine Chichkowsky, productrice du film.
Meilleur long métrage documentaire 2017 – International Documentary Filmfestival Amsterdam
_
- à propos de la cinéaste
Née à Belgrade (Serbie), Mila Turajlic étudie les sciences politiques et les relations internationales à Londres, la production cinématographique à Belgrade et enfin la réalisation documentaire à la Fémis à Paris.
Son premier long métrage documentaire, Cinema Komunisto, se voit décerner seize prix à travers le monde. Elle contribue au lancement du Magnificent 7 Festival à Belgrade et est l’une des fondatrices de l’association des documentaristes de Serbie, DOKSerbia. - à propos du doc à LU
La création documentaire ne cesse de se développer et attire un public toujours plus nombreux. Ces œuvres, extrêmement diverses par leurs regards, leurs écritures, sont souvent le reflet des bouleversements du monde et participent à éclaircir sa complexité. Cependant, toute une partie de cette production passionnante, récompensée souvent dans les meilleurs festivals internationaux, ne bénéficie pas toujours d’une sortie en salles de cinéma. Aussi, depuis plusieurs années, le lieu unique tente régulièrement de faire découvrir des œuvres peu diffusées, aux écritures cinématographiques multiples, en accompagnant la projection de la venue de son auteur ou d’un(e) critique.
- les autres projections doc à LU
Foreign Parts de Véréna Paravel et John-Paul Sniadecki | 10 octobre
Lindy Lou, jurée n° 2 de Florent Vassault et Cécile Vargaftig | 7 novembre
Entrée du personnelde Manuela Frésil | 6 décembre