Masterclass Tsai Ming-liang
Le 40e festival des 3 Continents au lieu unique
Du 20 au 27 novembre 2018, le Festival des 3 Continents célèbrera sa 40e édition. Un âge autorisant la prise de recul et la tentation de se risquer à formuler quelques hypothèses sur la situation du cinéma contemporain à travers la programmation de plus de 80 films. En prise avec les conséquences globales des évolutions technologiques numériques sur les images en mouvement, la tumultueuse et instable repolarisation géopolitique du monde, la carte du cinéma semble par voie de conséquence soumise à des ajustements complexes où son devenir est moins une question de survie que de capacité à forger les formes d’une contemporanéité renouvelée. Entre films, installation / exposition, entre prises de parole et intuitions mises à l’épreuve (table ronde et masterclass), le Festival des 3 Continents s’associe une fois encore au lieu unique pour partager des questions et des expériences qui sont aussi celles que nous pose notre rapport au réel. Non plus un cinéma accordant le monde à notre désir, mais un désir de cinéma qui raccorde de manière éclairante au monde tel qu’il va.
Masterclass Tsai Ming-liang
Avec la présence de LEE Kang-sheng
Animé par Jérôme Baron, directeur artistique Traduit par Marie-Pierre Duhamel
Taipei Stories / 12 lms taïwanais
À l’image du Festival des 3 Continents, qualifié par Pierre Rissient de « grand petit festival », Taïwan est « une petite grande île ». Les liens entre son cinéma et le F3C se sont renforcés à travers une relation d’affinités durables et toujours entretenues dont le programme Taipei Stories offre cette année un nouveau témoignage en douze films.
Grande métropole dont l’agglomération compte sept millions d’habitants, Taipei est une ville moderne et cosmopolite où le high tech côtoie les échoppes médicinales et les temples, où les hautes tours regardent vers des ruelles étroites et des playgrounds cachés sous des voies suspendues enjambant des quartiers entiers. Les films du réalisateur et artiste Tsai Ming-liang dévoilent la grande ville presque par auscultation à la manière d’une géologie intime. Décor de la quasi-totalité d’une œuvre internationalement acclamée, Taipei est chez le cinéaste ramenée à l’échelle de mouvements, de gestes, de présences presque chorégraphiés que l’anonymat des grandes villes recouvre habituellement. Ses personnages y ont la consistance d’un mystère, d’une inquiétude, d’un désir aussi, tapis dans la condition métropolitaine. Sa vision subjective est aussi l’expression d’un rapport personnel à Taipei.
Dialogue entre un homme, une œuvre, et une ville.
Tsai Ming-liang
Né en Malaisie en 1957, Tsai Ming-liang rejoint Taipei à l’âge de vingt ans. Sa curiosité cinéphile trouve, au cours de ses études à la Chinese Culture University of Taiwan, à s’épanouir au contact d’œuvres européennes et américaines. Travaillant d’abord à la réalisation de petits films pour la télévision hongkongaise mettant en scène des histoires d’adolescents (souvent avec des acteurs non-professionnels), il signe en 1992 avec Rebels of the Neon God son premier long-métrage. La consécration vient aussitôt avec Vive l’Amour (1994), son film suivant, récompensé par le Lion d’or à Venise. The Hole (1998), Et là-bas quelle heure est-il ? (2001) et Visages (2009) sont sélectionnés à Cannes. Il est encore récompensé par deux Ours d’argent à Berlin et un prix de la mise en scène à Venise. Ses activités théâtrales et ses pratiques plastiques s’interpénètrent et se nourrissent les unes les autres déposant en chacune des marques qui donnent à l’œuvre sa cohérence.
Avec le soutien du Ministère de la culture de Taïwan, du Centre Culturel de Taïwan à Paris et la collaboration du Taiwan Film Institute.
Autres lieux à Nantes : Katorza, Le Cinématographe, Le Concorde, Le Bonne Garde, Espace Cosmopolis
Toute la programmation du festival : ici.